Il y a un sujet sur lequel j’ai beaucoup travaillé ces derniers mois, que ce soit en thérapie ou pendant ma formation en coaching, c’est mon rapport à l’argent. J’ai identifié que j’avais un vrai sujet autour de l’argent, quand en parler était pour moi un peu tabou, mais surtout lorsque j’ai commencé à entreprendre.

Je me suis rendue compte que j’avais beaucoup de mal à fixer quelle était « ma valeur commerciale » ou quelle était la valeur commerciale des services proposés par ma société. Et quand bien même, j’arrivais à passer cette étape douloureuse, j’avais encore plus de mal, ensuite, à assumer cette valeur. À l’afficher et à la « réclamer » de mes clients, qui pourtant avaient TOUS fait la démarche de venir vers moi et la volonté de travailler avec moi, pour ce que je savais faire, ou ce que j’étais.

Alors pourquoi cet inconfort ?

Cet inconfort à envoyer un devis. Cet inconfort à afficher mes tarifs ? Cet inconfort à parler de mes dépenses, de mes besoins … Comme si j’avais du mal à assumer qui j’étais, du mal à assumer mes compétences, mes talents, mes exigences, mon style de vie.

Je crois qu’avoir grandi dans une famille de profs (mes deux parents étant maîtres de conférences) n’a pas aidé. Je n’étais tout simplement pas habituée à parler d’argent. À le manipuler, à le négocier. Je n’avais pas été formée à appréhender l’autre par ce prisme de l’argent. Dans ma famille, même éloignée (tantes, oncles, cousins…), et des deux côtés qui plus est, il n’y a quasiment que des professeurs, fonctionnaires, hauts-fonctionnaires, infirmiers, directeurs de formation… alors je crois que ce manque de référent a joué un grand rôle dans mon malaise vis-à-vis de l’argent. 

Mais il fallait que j’apprenne, que je change, que je progresse, parce que moi, depuis plusieurs années maintenant, j’avais choisi d’être dans le privé, et même… d’entreprendre. Alors par définition, l’argent serait au centre de mes préoccupations, de mes discussions et de mes décisions.

J’ai donc beaucoup exploré. J’ai bossé sur moi et sur ce malaise. J’ai cherché à comprendre ce qu’il y avait derrière cet inconfort. En creusant, j’ai compris que plusieurs éléments rentraient en ligne de compte. 

  1. J’avais une vielle croyance, bien persistante, qui me disait « les gens changent à cause de l’argent. Ils deviennent plus mesquins, plus fourbes, sont de mauvaise foi et prêts à tout pour te rouler. L’argent en fait, coupe l’Homme de son humanité ». 

Il m’a fallu du temps pour le verbaliser, mais c’était la vérité. Voici quel était secrètement ma croyance vis-à-vis de l’argent. 

  • Un sentiment d’illégitimité. En explorant, je suis aussi allée creuser mon syndrome de l’imposteur. Je suis une femme, « jeune », sensible… et bien que talentueuse, compétente, diplômée, j’avais ce sentiment de non-légitimité qui me collait à la basket comme un vieux chewing-gum. J’avais le sentiment qu’on ne me prenait pas toujours au sérieux. Qu’il fallait que je fasse toujours plus, toujours mieux, pour « mériter » mes revenus, perçus parfois comme « trop importants ».

Heureusement, j’ai aussi investi en temps et en énergie pour bosser là-dessus et dépasser cet écueil. 

  • Enfin, je crois qu’il y a derrière cet inconfort, une peur. La peur de tout perdre. La peur de se retrouver dans le besoin. La peur de manquer. Inconsciemment, je me disais peut-être, si je ne gagne pas grand-chose, au moins, je n’ai pas grand-chose à perdre. Si je ne m’habitue pas à un rythme de vie luxueux, je ne serai malheureuse, si un jour je viens à manquer d’argent. La peur de faire les mauvais choix aussi. Et si je ne suis pas capable de gérer mon argent (puisque je n’y suis pas habituée, puisque je ne sais pas comment faire), que va-t-il se passer ? Vais-je tout flamber ? Vais-je faire les mauvais choix ? Investir maladroitement ? 

Vous l’aurez compris, l’argent, était un vrai sujet pour moi qu’il était essentiel de travailler et de dépasser. Cela était essentiel pour mon confort émotionnel d’une part (se retrouver en situation de stress lorsque l’on doit « négocier » en étant entrepreneuse n’est pas viable à long terme) mais aussi essentiel pour le développement économique et la pérennisation de mes activités. 

Par ailleurs, j’ai compris aussi que l’argent n’est que la représentation concrète, matérielle, de la valeur que l’on a de soi. Et lorsque que j’ai compris ça, tout a commencé à aller mieux. 

Car ma valeur, je la connais. J’ai confiance en moi et en mes capacités. En mon talent. En ma capacité à m’engager et à me dépasser pour mes clients. Alors il est tout naturel que je sois payée, et bien, pour tout ce que je leur offre de moi-même. Ce qu’il y a de mieux en moi. Mon savoir-faire, mais aussi mon savoir-être, mon éducation, mon sérieux, ma volonté, ma rigueur. Là alors, j’ai pu apposer des chiffres de manière plus sereine. 

Autre élément déterminant, et ça je le tiens de ma thérapeute, déterminer ses tarifs, les assumer, les porter au monde, c’est aussi assumer son mode de vie et par extension, son identité. Il faut être lucide sur la réalité de notre quotidien : oui, habiter à Paris coûte cher, se déplacer coûte cher, être outillé des dernières technologies pour effectuer son métier coûte cher, manger bio, faire du sport, se former, voyager… tout cela coûte cher et il n’y a aucun problème à se battre et à travailler pour satisfaire ses besoins. 

J’espère vous avoir éclairé si vous aussi, vous avez actuellement ou avez eu par le passé une problématique similaire et que ce retour d’expérience, tant sur le processus de gestion et de dépassement que via les conseils pratiques qui m’ont aidée à passer à l’action, vous sera utile.